SUR LE VIF TANDA Un champ de cannabis à l'hôpital Inimaginable. Un champ de cannabis dans l'enceinte de l'hôpital de Tanda fréquenté nuit et jour par des centaines de personnes. Ce n'est pas un canular. L'auteur de cette forfaiture peu ordinaire répond au nom de Sia Kougré Abou Bakar, 45 ans, de nationalité burkinabé et gardien de son état. L'étonnement est encore grand à l'hôpital de Tanda où Sia Kougré passait aux yeux de tous pour un homme respectable. Pourtant, il y a six mois, sur le terrain vague situé derrière le logement du directeur de l'hôpital, Kougré a mis en terre quelques boutures de manioc. Et aussi des grains de cannabis qui ont poussé rapidement à la faveur de la saison des pluies pour devenir des arbustes de belle taille. Le 15 septembre dernier, un policier de Tanda a découvert par hasard ces singuliers arbustes. Du coup, Kougré a été appréhendé et gardé au frais. Par la suite, il a été fait appel à l'unité de la police des stupéfiants et droguesdu lieutenant Vami basée à Bondoukou. Kougré a conduit ces derniers tout droit samedi 20 septembre dernier à 15 h chez Ali Ouattara qui lui aurait vendu les grains de cannabis. Fort justement, cet ancien militaire de 48 ans était dans sa chambre, occupé à confectionner des cigares de cannabis. Pris sur les faits devant ses deux épouses et ses 5 gosses accourus aux nouvelles, il ne pouvait nier l'évidence. Surtout que les policiers ramassaient, tout autour de lui, des rouleaux de cannabis d'un poids avoisinant 1,5 kg. Devenu bavard par l'émotion, Ali a avoué sans difficulté que c'est à Baanon, un village d'Assuefry à la frontière ivoiro-ghanéenne qu'il se ravitaille. Pour le transporter, il dissimule, selon toujours lui, la drogue sous le siège de son camion pour rentrer sans encombre à Tanda. Là, il confie la marchandise à un jeune homme du nom de Joé qui se charge d'écouler la marchandise. Ali Ouattara qui fume l'herbe depuis 1963 a précisé aux enquêteurs qu'il gagne dans ce commerce 2500 F par jour. Il remet alors 1000 F à chacune de ses épouses et garde 500 F pour ses divers besoins. Sia Kougré, quant à lui, a fait savoir que la drogue l'aide à lutter contre le sommeil et le froid pendant ses services de nuit. Ces deux individus viennent d'être déférés devant le tribunal de Bondoukou pour détention illégale de stupéfiants. KADER SEBASTIAN source Fraternité Matin Côte d'Ivoire (http://www.fratmat.co.ci)