Au temps des grandes découvertes, ce terme était couramment employé pour désigner les amulettes des navigateurs portugais (fetico) avant d'être étendu à tous les objets que les Européens voyaient en usage chez les habitants des côtes africaines et qui semblaient avoir un rapport quelconque avec les représentations et pratiques magiques et culturelles
Le terme a gardé une connotation péjorative en raison de son histoire: plus particulièrement au 19e siècle, la science comparée des religions voyait dans les croyances fétichistes une étape de la pensée humaine qui avait précédé la religion.
En l'absence d'un concept plus général et plus exact, le mot fétiche est devenu la désignation par excellence pour des objets qui, suite à certains actes rituels, sont investis de puissances à caractère personnel ou de forces impersonnelles
Un fétiche peut être activé par des dons sacrificiels et utilisé pour un acte magique ayant pour but de se défendre, de nuire ou d'avoir des enfants
En Afrique de l'ouest, le terme de juju sert de synonyme pour fétiche.
Les plus célèbres de ces fétiches sont ceux des Éwé et des Fon et plus encore les sculptures d'Afrique Centrale appelées Fétiches à miroir ou Fétiches à clous dont l'agent propre a son siège dans une saillie ou dans un creux au niveau du ventre
La plus part des fétiches forment un assemblage de substances auxquelles on attribue des forces particulières. Il s'agit souvent de certaines pierres de cornes, de griffes, de dents, d'os, de cheveux, de peaux animales, etc. mais aussi de lambeaux de tissus, d'immondices, de menstrues et d'autres matières de ce type aussi impures qu'efficaces.
Bibliographie - Afrique - La Magie dans l'Âme Rites Charmes et Sorcellerie
texte de: Klaus E. Müller et Ute Ritz-Müller;
trad. de l'allemand: Robert Hasterman et Jean-Léon Muller
Edition: Könemann - ISBN: 3-8290-2717-6
4 avril 2000
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